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Par envie de partager les moments vécus là-haut mais aussi mes humeurs sur le métier de guide. jean@montagnesdumonde.fr tel : +33 607 019 579

GTA la fin - Vive la GTA

De la poudreuse du Tyrol à l’opéra de Vienne

 

16 années que nous poussons sur les bâtons chaque hiver à travers les alpes dans l’espoir d’aller écouter un opéra à Vienne.

 

En 2011, quand nous quittions la logique de remonter vers le nord pour partir sur les chemins de traverses de la Grande Traversée des Alpes, au détour d’un pause sur une mauvaise bute vers le pic de l’Etendart, Virginie me demandait :

  • Mais pourquoi partir du sud pour aller à Vienne ?

Bêtement je lui répondais :

  • Je n’aime pas la mer, je n’aime pas le contact de l’eau sur la peau. J’aime la puissance de l’opéra, l’envoutement des envolées lyriques. Alors fuyions la mer Méditerranée et partons à ski à travers les Alpes, écouter un opéra à Vienne. 

 

Les années ont passées. Les vallées et sommet se sont enchainées. Et l’opéra est toujours resté en ligne de mire.

 

Ce soir nous gravissons les marches du Wiener Staatsoper. Élégamment vêtu, il y a ceux qui ont l’habitude de porter un pantalon finement coupé, une veste ajustée sur un gilet en laine, une robe fendue sur des bas satin noir et d’autres qui ont eu l’audace d’aller acheter un complet dans une friperie. Mais quelle classe Mr Lin. Les marches sous les arcades sont douces et quand on pousse la porte, un autre monde s’ouvre. La finesse des décors associé à l’histoire de ce lieu nous transporte dans une autre époque. Les personnes qui viennent ce soir à l’opéra ne sont pas des figurant de ces temps révolues. J’ai comme l’étrange sensation, que le temps d’une soirée ils revivent ces moments. Certaines femmes ont des robes incroyables que je n’ai jamais vu dans mon monde que je côtoie. 

 

L’instant est magique et presque irréel pour moi. Il y a quelques années je me suis vanté d’aimer l’opéra mais je n’y suis jamais allé. Quelques minutes regardées par ci par là sur mon téléphone. Quelques musiques téléchargées sur mon vielle Ipod pour partir en expé et c’est tout. Fallait-il cette immense raid à travers les Alpes pour que je découvre un opéra ? L’idée à tenue, et l’équipe à suivie. D’année en année l’envie de skier en allant plus à l’Est nous rapprochait inconsciemment de cette opéra.

 

Hier nous avons fini le dernier raid de cette grande traversée des Alpes. Pour cette fin, le projet était de traverser les montagne de l’Est autrichien et de finir à Pusch Am schneeberg. Mais le manque de neige, la glace vive sur les sommets nous a poussé à revenir en arrière pour skier au cœur du Tyrol sur des montagnes que nous avions contournées quelques années auparavant. Et nous avons bien fait car la semaine fut « enchanteuse ». Au cœur de l’hiver peu de refuge sont gardés, seulement deux. Notre plaisir fut dans la découverte des « winterraum ». Ces chambres d’hiver aussi spartiates pour certaines que confortables pour d’autres. A 16 sur 8 matelas ce fut sportif dans la Pforzeimmer hutte mais réconfortant par la chaleur de l’immense poêle. Winnerbach hutte fut notre coup de cœur. Lumineuse, les bat-flancs font fassent à deux larges tables et un poêle efficace. A Franz Senn hutte le doute s’immisça. 6 pauvres lits de camp. 8 misérables couvertures. Des murs blanc. On se serait presque cru dans un mauvais hôpital en temps de conflit. Nous nous sommes regardés et le doute nous envahit. A 11 cela faisait vraiment trop peu, trop dure pour une dernière nuit de raid. Alors cette équipe de fou de la GTA, se mit à la recherche d’une solution. Et finalement la nuit fut paisible. Les 21 matelas de chaises longues et quelques couvertures découverts dans un cagibi sous le bâtiment fut salvateurs. « On a toujours trouvé des solutions, ce n’est pas maintenant que cela va s’arrêter » disait le guide !

 

 Que dire de ce raid si ce n’est que nous avions encore une année de plus très envie de skier ensemble et le soir de rire de nos bêtises. La poudre était bien bien présente. Les virages doux au fil des cols et sommets nous donnaient l’envie de ne jamais s’arrêter. Mais les cailloux non loin sous la poudre nous ramenaient rapidement à la vigilance.  

 

« Il Trovatore » - Verdi - 1852 –

L’histoire serait trop longue et compliquée à conter ici. Sans la musique, les voix et le décors cette histoire serait dénudée de sens. Comment conter l’intensité du duel des voix entre le comte Luna et le troubadour Manrico qui partagent le même amour, la dame d’honneur Leonora. Leur amour est commun mais la guerre civile les oppose. En arrière-plan les tableaux vivant de cette guerre sont les cœur de l’opéra. Dix, vingt, trente soldats répondent de leur voix fluettes et chargées. Au fil des actes, pendant deux heures cinquante nous fûmes plongés dans cette histoire où se mêle amour, désir, vengeance et drame. L’entracte nous permis de reprendre notre souffle et surtout de partager notre enthousiasme. Jeem, érudit d’opéra, nous avait avertis. « Le Trouvere est dur à comprendre » Et pourtant ! Faut-il vraiment comprendre tous les méandres de ce drame pour apprécier la scène ?

 

Nous sommes sortis heureux en nous demandant, qu’avons-nous vécut pendant presque trois heures ? Si loin des ambiances montagnardes nous avons été immergé et transporté.

 

Et maintenant ? Que faire après cette GTA ? Il est dur de finir un projet, de le voir s’éteindre dans les souvenirs. Ce matin en quittant Vienne, en montant dans le train j’ai la tristesse qui m’envahit. La nostalgie qui me guette. Alors faut-il quelque chose après ? Faut-il casser son plus beau jouet pour en trouver un autre ?

 

La suite dans un an !!!

 

Merci Virginie, Loic, Rémi, Jeem, Claude, Romain, Nathalie, Anne et Lin de m’avoir suivi dans cette longue chevauchée et cette envie d’opéra.

Merci mon Sim d’avoir raccroché le projet toi qui étais de la deuxième GTA.

Une pensée à tous ceux qui ont participé à cette traversée des Alpes depuis 16 années. Ils nous ont manqué dans cette dernière étape.

GTA la fin - Vive la GTA
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