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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 17:21
Raid à ski du Stage de guide
L’histoire se perpétue tout en se réinventant.
L’année dernière nous allions découvrir les montagnes de l’Ortles, l’année d’avant nous étions dans les montagnes du val d’Aoste et encore avant autour de Zinal, du massif de l’Argentera et puis tant d’autre.
Du haut des montagnes de l'Ortles je me posais la question de cette grande barrière de rocher aperçu au loin derrière la Bernina. Au retour j'ai découvert que c'était les falaises du Ratikon.
La première semaine d’avril est consacrée au raid à ski du stage de guide. Pour les futurs guides c’est l’occasion de mettre en application les années de formation mais aussi d’expérience professionnelle en Aspirant-guide et en Tutorat.
La descente fut complexe de la Sulzfluh. Depuis ce matin le vent hurle dans les cheneaux du petit refuge d’hiver Tilisunahütte. Je déteste ce bruit. Rien que de l’entendre s’engouffrer sous le toit, je tremble de froid. Pourtant il fait bon dans cette petite pièce tapisser de bois. Il y a un boitier à l’entrée dans lequel on glisse un pièce de 2€ et pendant 4h nous avons de l’électricité et du chauffage. Au plafond une grande plaque électrique sert de chauffage. A croire que celui qui a construit se sèche « tout », est plus qu’ingénieux. Peut-être même qu’il a passé des heures et des nuits en refuge non gardés en hiver. Grâce à la grille suspendu sous cette plaque chauffante, on peut facilement faire sécher ces vêtement, ces peaux, ces chaussons, ces gants bref tous ce qui est humide. La table dessous est un lieu agréable pour manger et préparer la journée d’avant. Le refuge est petit, un dortoir de 8 places, 2 tables carrées et une plaque de cuisson. Que demander de plus pour notre petit groupe de cinq ?
Nous sommes arrivés à la cabane depuis la Suisse en passant la frontière autrichienne au col de Passeggenpass (va savoir ce que ce nom veut bien évoquer). L’agréable étape dans « la maison de montagne », comme il l’appelle là-bas, AlpenRösli fut la porte d’entrée dans le petit massif du Ratikon. Je rigole encore de la tête des « Aspi » quand la très jeune Gisela nous a accueilli avec son large sourire avant de vérifier si les épaules de Victor étaient suffisamment solides pour porter son sac, si les cuisses de Tom était assez vaillantes pour skier dans la poudreuse. Les Suissesses de cette région ne m’avaient pas habitué à ce côté tactile quand j’avais fait le tour du Madrissahorn il y a quelques années.
Il y a Victor, l’ingénieux créateur de matériel de montagne. Aussi fin skieur que surfeur sur l’eau, que parapentiste. Sa créativité est à l’image de son regard sur la montagne, fine réfléchit avec un brin d’instinct.
Il y a Tom, celui qui a passé à vingt ans plus de temps sur les skis en montagne que n’importe lequel d’entre nous. Quand il pose ces skis sur la neige, il est un chat. Quand il parle il sourit. Quand il ski, il effleure la neige, on dirait qu’il vole. Son analyse des conditions lui permet une anticipation que l’on ne voit pas venir.
Il y a Batiste, membre du PGHM mais surtout ancien biathlète de l’EDF. Discret, réservé, il se faufile en montagne avec précision et délicatesse.
Il y a Léo, l’homme au cent métiers. Ingénieur, électricien, professeur… que ne sait-il pas faire ? Il doute, il craint le regard des autres, alors il prend les choses en main pour ne pas se laisser emmener là où il ne veut pas.
La montée à la Sulzfluh est sans grande difficulté depuis Tilisunahütte. Mais la tempête de vent nous a fait repousser l’heure de départ. Les conditions sont rudes, doutantes, mais parfaites pour un raid de stage de guide. C’est dans des conditions complexes que l’on comprend le sens de l’itinéraire, l’analyse des risques et la capacité à prendre les bonnes décisions. Il faut comprendre et se poser les bonnes questions pour s’engager. La navigation dans le brouillard sur les crètes est un exercice intéressant par son exigence. Elle demande autant de rigueur pour les stagiaires que pour le prof. Dans ce massif les falaises sont hautes. Versant autrichien elles sont bien moins cartographiées que côté Suisse. Alors le travail d’anticipation devient important. J’aime ces moments ou avant de plonger dans les éléments nous nous immergeons dans le relief grâce aux outils de cartographie. Ils sont bons, voir même très bons les jeunes guides. Sous le sommet un temps de discussion et de partage nous permet de poser nos ressentis par rapport aux conditions. Il y a du vent, il y a de la neige fraiche, le relief est visible et la descente complexe. Doit-on y aller ? Si oui comment ? Avec quelle précautions ?
La suite fut passionnante. Pas une trace, juste nos yeux et l’analyse des conditions pour s’engager. Les skis posés dans la pente, le regard en anticipation, je les vois survoler ce tapis de velours.
Dans l’après-midi le refuge d’hiver de Lindauerhutte nous a accueilli. Une qualité incroyable. Au soir la préparation de la traversée du Grosser Turn accapara nos esprits.
Mais derrière ce raid en terrain inconnu, il y a eu une vraie réflexion sur l’organisation. Ou partir dans les conditions nivologiques annoncées ? Risque 4 dans la plus-part des massif du Sud. Méteo complexe dans les autres. S’échapper plus à l’Est était une option mais cela valait-il le coup d’aller si loin ? Quid du trajet ? Je me rappelle ce tacle sur les réseaux à la suite du poste de l’année dernière sur le raid des guides : « y’a pas assez de montagne autour de Chamonix que vous allez si loin ? ». L’Alchimie est fine entre gestion du risque, prise en compte de la météo et bien-sûr remplir les critères d’évaluation.
La semaine précédente était consacrée à l’avenir du métier. Des ateliers autour des thèmes : « prendre soin de soi et ses proches » « comment entrainer son cerveau à réfléchir » « comment se prémunir des décisions absurdes » « quel métier dans l’avenir dans un contexte sociologique ». Stéphane Labranche, Sociologue du Climat est venu nous aider à réfléchir sur comment envisager cette vie de guide avec ces contradictions entre envie et réalité. Entre désir et contraintes. Comment continuer à rêver de ce métier dans un monde qui se resserre, dans une montagne qui souffre, dans un climat en changement. Une force de réflexion incroyable.
Tom, Léo, Victor, Batiste son revenu vers moi en fin de semaine pour me proposer de partir sur ce raid en train. La Suisse est un modèle pour voyager en transport en commun. A 7h nous prenions le train à Martigny, a 11h30 nous arrivions en bus à Saint Antonien. Il nous restait un petit kilomètre à pied avant de chausser. Quel perfection !! Merci à tous les 4 pour cette belle énergie. Je suis convaincu que vos compagnons de montagne seront heureux autant en montagne que dans les discussions que vous serez générer.
Stage raid guide 2024
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