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26 avril 2024 5 26 /04 /avril /2024 17:28
Turquie – aux portes du Moyen Orient – Kakcar et moi
Il y a cette Renault 12 garée sur le terre-plein derrière le Koç Cag. La Toros comme il l'appelle ici. Sa couleurs rouge sang me rappelle celle que j’admirais dans mon enfance. Un peu hautaine sur ces roues étroites, racée à la mode année soixante-dix, affinée par son capot que l’on aurait coupé, elle se donne des airs d’élégance malgré cet habitacle proéminant. Quel non-style ! Comment a-t-on pu créer une voiture avec aussi peu d’harmonie ? Petit enfant, juché sur le rebord du balcon au neuvième étage du HLM, je la voyais partir tous les jours, pneu crissant sur les gravillons. Elle dévalait la pente et disparaissait dans la banlieue bourgeoise de l’ouest de lyon. Cinquante ans plus tard elle n’a pas changé. Comme si le temps c’était figé. Elle se font dans le paysage Turc où se mêle hier et aujourd’hui. Pas une pointe de rouille juste quelques bosses sur la carrosserie pour rappeler qu’elle à vue défiler de la route depuis les années soixante-dix.
Il y a cet « et bıçağı » qui m’impressionne. Le bois craque, les flammes lèches les morceaux de mouton empilés sur l’immense broche et cette fine épée tranche délicatement la viande. Le jus ruisselle sur le Bazlama Emek. Je salive, j'ai faim.
Il y a cette statue élancée au milieu du village de Taskiran. A son pied, une petite plaque : Mustafa Kemal Atatürk. Qui est-il ? La Turquie lui doit tout : son indépendance, son unification. Au début du vingtième siècle il créé la république de Turquie. Il insiste pour que la laïcité soit inscrite dans la constitution ainsi que le droit de vote des femmes. C’était en 1933. Dix ans avant que les femmes françaises puissent voter !
Unifié - mais à quel prix humain ! N'oublions pas que ces montagnes étaient arméniennes au 19ème siècle. Mkhitar Mkhitaryan, guide de haute montagne arménien, me rappelle aujourd'hui que c'est aussi une de nos responsabilités de ne pas s'assoir sur l'histoire des pays visités. Venir dans le Kaçkar en ne pensant qu'à skier c'est fermer les yeux sur les drames des peuples de cette région.
Il y a ce petit village au fond de la vallée qui s'atteint après des heures de route : Yaylalar. La route est longue. Le vieux « Toy' » serpente dans le fond de la gorge. Au fil des kilomètres nous traversons des petits hameaux. En ce mois de mars, appart quelques fumée s’échappant des toitures il y a peu de vie ? Une vieille femme sort d’un masure, un ballot de foin sur le dos. Elle va nourrir les moutons que l’on entend bêler dans la grange un peu plus loin.
Plus haut, a la confluence avec une étroite vallée, le village de Yaylalar se découvre enfin. Une vingtaine de maison toutes disparates les unes des autres se serrent contre le relief. Sur une petite masure à moitié enfoui sous la neige, est inscrit : Köfté, Canli alabalik, Gözleme, Kahvalti, Firin sütlac. Une menu avec des surement les traditionnelles boulettes de viande. Au milieu du village, le minaret. Un fine tour élégante s’élance vers le ciel. Je ne suis pas sûr que le muezzin monte régulièrement pour lancer son prêche. Il y a de forte chance pour que ce soit notre réveil matinal de cinq heure.
La neige est bien là. Des murets de presque un mètre bordent les ruelles. Je devine les sommets au fond de cette vallée étroite qui se dessine derrière le minaret. Demain nous irons serpenter dans la forêt à la sortie du village.
Le réveil est doux à Yaylalar avec le chant muezzin. Ce n’est pas le cas dans tous les pays ou l’Islam est présent. Souvent le son est si mauvais que l’on entend qu’un bruit infame comme une complainte mélangée à des grésillements. A Yaylalar, la mélodie me réveil en douceur. Moustapha à préparer le petit déjeuner. Les olives verte sur une assiette, les olives noires dans une coupelle. Les morceaux de concombres s’alignent à côté des fines tranches de tomates. Le vert se marie avec le rouge pour donner une touche de gaîté dans ce petit buffet. Il y a aussi un peu de feta, quelques morceaux de fromage au cumin. Et puis il y a le miel. Un saladier entier est rempli. Mélanger du miel dans du tahin, est divin.
Depuis Olgunlar, le dernier hameau de la vallée. Je veux aller voir la mer Noire en remontant la vallée de Dibe Yaylasi en direction du mont Geztepe 3760m. Sur la crête, en haut, une vue impressionnante s’étale devant nous. La vallée part de la crête et s’écoule jusqu’à l’infini vers la mer. Je devine la côte au loin. La mer est là. Au loin, les montagnes du Caucase. Il y a un sentiment de découverte énorme. Des montagnes et des vues que je ne soupçonnais pas.
Après une semaine de ski à arpenter les cols et sommets sur les différents versant de la vallée, il est temps de ranger nos affaires et reprendre la longue route dans les gorges. La suite de notre périple se continue plus au Sud vers le lac de Van.
Merci tous les compagnons. Merci Sim d'avoir été là !
Turquie : Kackar et moi
Turquie : Kackar et moi
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