Retour en Sibérie

Retour en Sibérie

C’est étrange comme parfois des attirances se crées sans que l’on puisse mettre facilement des mots dessus. La semaine dernière nous sommes retournés avec Simon en Sibérie. La Sibérie de l’Altay, non loin des montagnes du Beloukha.

Juste au Nord du lac Teletskoie, Mikkaël a déniché un petit hameau de cabane posé au bord d’un lac. Des montagnes bordent se lac ou les pentes sont attirantes. Là-bas, l’hiver tous se recouvre de neige et le froid descend bien bas. Pour atteindre cet endroit il faut pousser sur les bâtons pendant 17km. Je suis surpris en suivant la piste de découvrir une petite cabane en rondins. Des rondins de bois empilé sur 1m80 de haut et pour une surface d’à peine 10 mètres carré. En poussant la porte pour nous abriter le temps boire quelques gorgées du thermos, je découvre l’intérieur. Dans l’entrée pend des petits animaux à moitiés séché. Bêtement je me demande si c’est la nourriture que mange notre hôte. Dans la seule pièce le poêle est l’endroit où l’on a envie de se poser. Il parait énorme dans cette si petite pièce. Sous la fenêtre une table avec une tabouret permet d’observer la forêt dehors. La moitié de la pièce est occupé par le lit en forme de bat-flanc.

Kirill vit ici seul tous l’hiver. Il arpente la forêt sibérienne pour chasser. Je ne comprends pas un mot de ce qu’il dit. Mais Il me montre les cadavres de petits animaux suspendus et à moitié séchés. Je suppose que ce sont des appâts pour les pièges. J’essaye de deviner à quoi ressemble sa vie. Qu’est ce qui lui fait plaisir ? Aime-t-il être seul ou alors il le subit ? Son accueil est si chaleureux ? comme rythme-t-il ces journées ? Est-ce qu’il sort par tous les temps ? Si non que fait-il les jours de mauvais ? Vu la quantité de neige il doit y en avoir souvent. Mes repères d’explorateur du dimanche ou plutôt d’explorateur à la semaine, sont bouleversés. Je suis autant admiratif de cette simplicité de vie, cette rusticité confortable, qu’impressionné par l’engagement simple mais lattant du quotidien. Sortir de sa tanière, descendre les pentes avec des ski de bois fait main, et partir écouter la forêt pour deviner où sont les grands animaux. Le soir revenir pour rallumer le feu, se faire bouillir un thé et réchauffer la soupe que l’on rallonge de jour en jour. Une vieille radio posée sur le rebord de la fenêtre avec son antenne faite d’un fil électrique diffuse une musique grésillante. C’est l’esprit de ces personnes qui m’impressionne. En parcourant le monde j’ai souvent rencontré ces hommes des montagnes dévoués à leurs taches. Des taches demandant un vrai savoir-faire. Cela ne s’apprend pas dans les livres ni en étant bête. Il faut être fin pour se balader et être à l’affut dans ces forêts au silence si impressionnant. Se déplacer est un art. Ne pas faire de bruit en est un autre. Il y a tellement de chose à faire parfaitement. Que l’opposition entre connaissance et acceptation de sa condition me fait me poser des questions.

Plus tard nous sommes arrivés au hameau fait de trois toutes petites maisons, d’un banya et d’un appentis pour stocker le bois. C’est ici notre camp de base pour la semaine.  Michael avec l’aide Roman à fait monter une grande tente en plus pour que nous puissions tous loger facilement. C’est le paradis pour nous. Il ne nous reste plus qu’à aller arpenter les sommets pour chercher les belles pentes. Il nous suffit plus que de dessiner des arabesques avec nos skis. Au gré des pentes et montagnes nous allons découvrir ces petites cabanes de trappeurs nichés dans un replis du relief. Parfois nous les avons juste aperçus de loin. Mais la même émotion, les mêmes questionnements me sont venus. Si loin, si seul !! Comment se connecter aux autres, comment aimer ?

Voici quelques images