Aiguille Verte Whymper - les belles personnes

LES BELLES PERSONNES DE L'AIGUILLE VERTE

Avant-hier il y avait de belles personnes à l'aiguille Verte.

Il y avait bien sur Jeem et Walter nos compagnons de cordée avec Simon Destombes. Nos compagnons de tant de voyage à travers les montagnesdumonde.

Mais il y avait aussi Shams le voyageur, le découvreur et son compagnon de cordée

Yannick l'homme du beaufortin à l'oeil incroyable derrière son Leica et son compagnons cordée.

Il y avait une cordée de Russe, installés en Bretagne, à l'accent français tellement parfait et surprenant.

Il y avait des anglais discrets qui se sont brexités de la Verte au petit matin, peut-être par peur de la présence trop frenchie

Il y avait aussi les écrivains incroyables et infatiguables Charlie et François, arrivant au milieu de la nuit au refuge.

Et puis il y avait le trinôme d'avions au sourire tellement joli, Adèle Hugo Florence et leur parapente. Un trio de guides surdoués, passionnés, qui donne tellement envie de les suivre.

Avec cette troupe on irait au bout du monde !!!

Quelle belle soirée au refuge du Couvercle. Le poêle ronronne pour faire sécher les chaussures de ceux qui sont aller tartacher dans les pentes le jour, le pastis sortis de nulle part remplit nos papilles, la Chouffe apportée par les airs par le trio crépite dans les gosiers. A l’heure du diner-goûté, quand certains déchirent l’emballage de leur lyophilisé d’un regard gustatif douteux d’autres se gargarisent d’une semoule épicée et parmesanée. Dehors il pleut on en a que faire, demain, ou plutôt dans quelques heures est un autre jour. On verra bien.

Minuit … Quel moment de doute au réveil quand tout le monde se rend compte que le regel n'est pas encore là ..y aller ou rester couché. Shams tâte ses chaussures encore trempées. François dort encore à moitié sur sa corde lovée parterre, il n'a pas osé nous déranger pour se glisser entre nous sur une couchette. Yannick se prépare méthodiquement. Charlie comme pour un départ de trail saute de sa couche, il est prêt en quelques minutes. Le trio de para-alpi a décidé de se réveiller plus tard pour être au sommet dans le bon tempo vent. Tout le monde les envie de ces quelques heures de sommeil en plus. Simon et moi on hume l’odeur de la montagne. Il fait beau, le ciel tout étoilé sans lune est magnifique. Une nuit noire ou quand on éteint sa frontale, on découvre que les étoiles et la neige sont de petites lucioles dans la nuit, des petits lampadaires.

On sent la montagne humide qui tend à se resserrer. On y crois légèrement. J'aime bien ces moments où rien n'est écrit. Jeem m'a dit hier soir en écoutant la pluie sur le toit du refuge "tu sais Jean c'est tellement incroyable d'être là avec des personnes aussi belles que même si l'on devait redescendre demain, je serai déjà comblé"

Alors on se prépare. On se prépare, mais pas trop vite.

Ce matin-là, cela ne servait à rien de partir ventre à terre, cela ne servait à rien de courir pour être le premier au pied du couloir. Quelle chance. Pas de bataille pour prendre sont thé et ces quelques céréales, pas de bousculades pour s’équiper. Une certaine nonchalance, quelques plaisanteries. Tous le monde est cool.

C’était une belle ambiance. Merci à tous pour ces moments que j’adore.

La suite en image.