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21 septembre 2015 1 21 /09 /septembre /2015 08:21
Direction le Mont Sourire

Quelle arrivée !!! Quel spectacle !!! Quelle récompense !!!

Non pas que nous ayons vécu en mer de tels moments abominables que nous avions terriblement soif de terre (mais pas que...) et que celle-ci, du moment qu'elle ne tanguait pas, nous serait apparue comme paradisiaque. Nos dernières heures de traversée dans ces cinquantièmes rugissants furent, au demeurant, plutôt calmes, si calmes d'ailleurs que, malgré l'envie qui pourrait nous effleurer d'apparaître comme des marins valeureux, elles furent accomplies au moyen d'un aussi vaillant que ronronnant moteur. Moins de cinq jours nous auront donc suffi pour parcourir les 800 miles qui nous séparent désormains des îles Falklands, à l'aide d'un vent d'Ouest mollissant à l'approche du but.

C'est de nuit que l'ancre fut jetée dans la « Right Whale Bay », et nous nous sommes tous retrouvés sur le pont du « Sourire » au même moment, le jour à peine levé, pour rincer nos yeux incrédules de la vue qui s'offrait à nous : une baie très ouverte et calme au Nord, au Sud une vaste plateau bordé de sommets très alpins éclairés par un soleil qui nous a fait le cadeau exceptionnel d'être présent ce jour-là et de donner un éclat intense au manteau blanc que la neige avait déposé sur la scène en cinémascope qui nous était offerte. Nos yeux décillés, accomodés aux lumières et aux trois dimensions, nous apparurent alors quantités de points mobiles pour certains et immobiles pour d'autres. La vie animale qui régnait dans cet environnement grandiose nous a tous rendu muets, sauf à dire merci, merci pour l'inestimable cadeau qui nous était fait.

Alors passés ces moments d'euphorie, nous avons troqué nos habits de marins d'opérette pour ceux peut être moins usurpés d'alpinistes. Il faut comprendre qu'il nous tardait de nous dérouiller les jambes, de donner à nos skis la dose de poudre dont ils étaient, depuis de longs mois, en manque.

En zodiac Hugues nous débarquait sur la plage de sable noir et nous sommes alors allés, doucement, précautionneusement, afin de respecter des règles qui, pour aussi évidentes qu'elles soient, nous ont été rappelées par Marie Paule, à la rencontre des lions de mer, énormes masses molles et inertes en apparence étendues sur la neige, des otaries grogneuses à notre approche et dangereuses aussi, et des milliers de manchots royaux, en procession vers on ne sait quelle destination, quand, plus loin, l'on voyait leurs progénitures, encore dans leurs habits d'hiver, regroupées en immenses garderies, sur un fond de musique aux notes peu variées mais joyeuses et en aucun cas agressive.

Nous sommes restés là un long moment, à regarder, photographier, filmer, regarder encore, écouter, interdits par tant de vie, tant de sérénité, attentifs à ne pas énerver les otaries émettant des sortes d'aboiements rauques en avançant parfois vers vous l'air menaçant. Leurs morsures peuvent avoir des conséquences très fâcheuses et mieux vaut rester à leur écart malgré l'envie que l'on éprouve de s' approcher d'elles.

Euphoriques nous avons collé nos peaux (de phoque...) à nos skis, ce qui n'est tout de même pas banal pour un 18 septembre, et sommes partis faire l'ascencion de notre premier sommet, le « Mont Regulator », assez tristement nommé, que nous avons aussitôt rebaptisé en « Mont Sourire » : couche de neige fraîche sur une sous- couche bien dure, pouvions-nous rêver mieux pour notre premiètre descente ?

Vers 17h30 nous étions, toujours aussi euphoriques, de retour sur « le Sourire », le temps dy prendre notre première douche depuis notre départ de Port Stanley, un dîner de gala (et d'anniversaire pour l'un d'entre nous) nous attendait couronnant cette journée à peu d'autres pareilles.

La météo pour les jours suivants ne semble pas particulièrement favorable, nous mettrons le cap demain un peu plus à l'Est-Sud Est en espérant néanmoins prendre pied sur un glacier et y inscrire quelques traces éphémères.

PS : nos moyens techniques et quelques problèmes rencontrés avec un téléphone satellite ne nous permettent malheureusement pas d'illustrer nos propos avec quelques images qui, sans nul doute, parleraient mieux qu'un texte un peu trop long... Dès notre périple achevé nous transmettrons via le blog une sélection de quelques unes des milliers de photographies prises en les classant par ordre chronologique

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commentaires

R
Très beau récit qui donne envie autant qu il fait peur, moins pour les éléphantes de mer que pour les creux marins ...le grand blanc vous attend et nous vous attendons pour les prochaines pages
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